J’espère que personne n’avait l’impression que j’arrêterais de bloguer, simplement parce que je suis en rémission! Loin de moi cette idée!
par Robin Harry
J’espère que personne n’avait l’impression que j’arrêterais de bloguer, simplement parce que je suis en rémission! Loin de moi cette idée! Peut-être mon corps est-il en rémission, mais ma vie ne l’est pas encore 🙂
Je suis allée à un rendez-vous de suivi de la fertilité aujourd’hui. J’ai déjà mentionné que je n’aime pas ces consultations. Les rendez-vous au sujet de la fertilité m’angoissent terriblement : je dois toujours prendre des décisions, considérer des options, respecter des échéanciers, et attendre. De plus, ma spécialiste de la fertilité n’est pas ma médecin favorite. En fait, elle est gentille et une médecin formidable, et je suis convaincue qu’elle sait de quoi elle parle, et ça aide sûrement qu’elle se spécialise dans les cas de jeunes cancéreux qui font face à l’infertilité à la suite des traitements. Par contre, elle ne me frappe pas comme étant la personne la plus empathique, sans compter qu’elle est parfois un peu expéditive dans ses suggestions et dans ses tâches. Je suppose que je peux vivre avec ça; c’est le dilemme des patients de Gregory House : on doit parfois choisir un excellent médecin aux dépens d’un gentil médecin.
Quoi qu’il en soit, nous avons établi l’échéancier de mes traitements : le moment où j’ai fini la chimiothérapie, la radiothérapie, le moment où mes menstruations ont recommencé, etc. Elle a réitéré que ma réserve ovarienne était plutôt basse avant même de commencer la chimiothérapie. La question est maintenant : qu’en reste-t-il? Mon cycle est maintenant légèrement irrégulier, et elle se demande si les ovules qu’il me reste sont viables ou non. Ce serait comme d’avoir le système reproductif d’une femme de 50 ans, qui se tient au bord du gouffre de la ménopause.
Le plan est donc d’effectuer une surveillance de mon cycle menstruel. Je passerai une série d’examens dans quelques semaines : analyse sanguine et échographie, durant mon prochain cycle. Nous saurons alors si ce sera possible de sauver quelques ovules.
Étrangement, le médecin suppose que j’ai déjà décidé de passer par la fécondation in vitro. Je ne sais pas exactement d’où elle tient cette idée, parce que je n’ai pas encore décidé. Je souhaiterais vraiment, VRAIMENT, devenir maman, élever de petits « nerds » à mon image, leur parler de Dieu, leur enseigner la musique, les mystères de la science et de la littérature, et la raison pour laquelle Batman est tellement plus « cool » que Superman (ils devraient probablement apprendre à pratiquer un sport aussi, pour éviter qu’ils deviennent de vrais parias… mais je m’éloigne du propos). Je devrai aussi rencontrer leur père d’abord. Devrais-je le faire juste au cas? Ou laisser la nature suivre son cours et avoir foi en la Providence? Que faire, que faire?
Sur une autre note, moins stressante celle-là, les voies impénétrables du Seigneur m’ont fait rencontrer une autre patiente atteinte du cancer à la clinique de fertilité aujourd’hui. Elle a à peu près mon âge et est atteinte du même type de cancer que j’ai… ai eu! Je ne me souviens pas avoir rencontré un autre patient atteint de lymphome médiastinal à grandes cellules B. Je suis si contente de l’avoir rencontrée. Elle est exactement à l’endroit où j’étais au tout début, si bien que je peux comprendre à quel point ces rendez-vous peuvent être pénibles. Bien que le club duquel nous faisons partie soit terriblement misérable, il est bon, pour toutes les deux, de ne pas nous sentir seules dans ce club.