Le lymphome est certes une maladie du sang, mais l’esprit n’en est pas moins affecté à chaque étape des épreuves entourant le cancer, du diagnostic au traitement.
Lorsque Mary Jon Lachance a appris qu’elle était atteinte de lymphome folliculaire, elle était bouleversée.
« Quand vous recevez un coup de pied au visage, il est naturel que vous projetiez votre tête vers l’arrière. Vous êtes abasourdi et votre univers s’arrête pendant un moment. C’est exactement ce qui m’est arrivé sur le plan émotionnel », dit madame Lachance. « J’étais sous le choc immense et pendant un instant, la terre s’est arrêtée sur son axe. Elle ne tournait plus. »
Julie Burnett est travailleuse sociale au centre anticancéreux Odette de l’hôpital Sunnybrook. Elle affirme que les réactions émotives à un diagnostic varient d’une personne à l’autre, mais qu’il existe certains points communs.
« Les réactions face à un nouveau diagnostic varient du choc et de la colère, à la peur et la tristesse, si bien que je suis convaincue que nous jouons un rôle essentiel en offrant un soutien à nos patients et à leurs familles, pour les aider à tenir le coup », dit madame Burnett.
Elle ajoute qu’un tel diagnostic et les traitements contre le lymphome peuvent affecter la vie quotidienne d’une personne de manière considérable, mais aussi de façons en apparence anodines, auxquelles on ne songe pas forcément. Elle prend comme exemple un patient qui doit subir des séances de radiation. Ce type de traitement peut aller jusqu’à forcer le patient à mettre sa vie professionnelle sur la glace, mais peut aussi entraver les tâches quotidiennes telles qu’aller reconduire les enfants à l’école.
Il existe bien entendu différentes facettes à la vie avec le cancer, et chaque étape de l’expérience amène son lot d’inquiétudes, telles que le soutien du revenu, le remboursement des médicaments, le soin des enfants, ainsi que les tâches ménagères quotidiennes. Ces inquiétudes peuvent toucher l’individu, affecter les autres, ou tous à la fois.
« Ces considérations pratiques peuvent avoir un effet non négligeable sur la capacité de l’individu à faire face aux épreuves et sur les réactions qui en découlent », explique madame Burnett. Il est essentiel que les patients se dotent d’un réseau de soutien qui les aidera à gérer les difficultés, et qui est composé d’une équipe médicale multidisciplinaire, d’un soutien communautaire, de la famille et des amis.
Elle ajoute qu’il est important pour les patients « d’officialiser un réseau de soutien de personnes qui les aideront à combler les besoins pratiques et qui leur offriront une nourriture spirituelle et émotionnelle ». Savoir que quelqu’un est « à l’écoute, pour partager nos émotions, nos espoirs et nos peurs est important », dit madame Burnett. Se tourner vers des organismes et membres de la communauté qui bénéficient d’une expérience dans le soutien des personnes atteintes du cancer peut aussi s’avérer très utile.
Les amis, la famille et la communauté dans son ensemble peuvent fournir ce type de soutien, mais parallèlement, le soutien de l’équipe médical est aussi inestimable.
« Il est important de savoir que votre équipe de soins en oncologie est là pour aborder toutes les questions et inquiétudes qui auraient pu surgir à la suite du diagnostic, au sujet du traitement ou de toute autre nature. »