On croit souvent à tort que toutes les personnes atteintes de cancer maigrissent. En apprenant que j’allais commencer mes traitements de chimiothérapie, j’ai cru que j’allais devenir mince, perdre mes cheveux, et que j’aurais des cernes mauves sous les yeux.
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Susie Ehrhardt – Quand faut-il cesser d’être poli?
On croit souvent à tort que toutes les personnes atteintes de cancer maigrissent. En apprenant que j’allais commencer mes traitements de chimiothérapie, j’ai cru que j’allais devenir mince, perdre mes cheveux, et que j’aurais des cernes mauves sous les yeux. À l’époque, j’avais une longue chevelure rousse. Je travaillais comme entraîneuse personnelle dans un centre de culture physique et je croyais être en forme. Âgée de 25 ans, j’avais l’apparence enviable de la jeunesse et de l’innocence que repèrent, j’en suis sûre, beaucoup de personnes âgées.
Mais la chose à laquelle je n’étais nullement préparée était le gain de poids.
Aujourd’hui, bien que je ne peux pas parler de tous les plans thérapeutiques, je sais que les stéroïdes sont des médicaments couramment utilisés dans le traitement du lymphome. J’ai commencé par prendre de la déxaméthasone. Durant les trois premiers mois, ma prise de poids a été négligeable pour une personne de ma taille (5 pi. 7 po.). J’avais pris entre cinq et dix livres que j’attribuais au manque d’activité dû à la fatigue et à mon régime alimentaire quasi constant, composé d’œufs frits sur du pain grillé.
Puis vint le temps de la prednisone. Trois mois après le début de mes traitements, j’ai subi ce qu’on appelle une toxicité pulmonaire causée par la bléomycine dans mon schéma ABVD. J’ai eu un coup au cœur quand le médecin m’a appris que la prise de ce puissant stéroïde était devenue nécessaire. De toute évidence, je ne pouvais plus échapper au gain de poids, et je me suis mise à gonfler comme un ballon.
Des changements ont également été apportés à ma chimio. Dans l’espace de deux semaines, mes cheveux dégarnis avaient complètement disparu. En d’autres termes, moi qui avais 25 ans et qui étais relativement en forme, je suis devenue une grosse femme chauve, très malade. Je ne saurais trouver les mots pour décrire à quel point j’ai été bouleversée. Je n’étais plus moi-même. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée dans la peau d’une étrangère. J’ai alors cessé de me comporter comme avant. Personne ne m’a vue chauve, à part mon chien, car notre relation n’allait tout de même pas changer à cause de mon apparence.
Comment faire pour avoir l’air en forme et être bien dans sa peau même quand on est malade? J’aimerais trouver les mots justes et inspirants, mais je n’y arrive pas. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai eu la chance que mon traitement ne dure pas trop longtemps. Mes cheveux sont maintenant mi-longs, et j’ai perdu presque immédiatement le poids que j’avais pris à cause de la prednisone. L’exercice a été le meilleur moyen de me redonner confiance en moi. J’ai fait des exercices légers durant mes traitements pour m’aider à combattre la fatigue et à ne plus me sentir comme une vraie lavette. Maintenant que j’ai terminé mes traitements, je constate que ma condition physique a progressé de façon incroyable, et ces améliorations m’ont énormément aidée à retrouver confiance en moi.
Mon meilleur conseil? Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Avant d’avoir le cancer, je m’évaluais en fonction de mes capacités physiques. Je pouvais courir de longues distances et lever des poids lourds. Mais quoi qu’il vous arrive dans la vie, les capacités physiques ne durent qu’un temps. Trouvez votre valorisation en tant qu’être humain, continuez à apprécier la vie et à vous épanouir comme personne, et ce, peu importe ce qui arrive à votre carapace et à votre apparence physique.